Sommaire
Choix de l'emplacement
La truffe est un champignon exigeant un environnement très particulier pour se développer. Sa domestication n'est pas acquise, car on connaît encore mal son cycle de développement, en particulier les conditions qui le régissent. L'étude des paramètres environnementaux d'une truffière naturelle peut permettre de dégager quelques aspects importants à respecter lorsque l'on met en place une truffière artificielle, si vous voulez que votre projet soit couronné de réussite.
Le sol, tout d'abord, élément capital puisque c'est là que se développe la truffe, doit être calcaire, fracturé et capable de stocker de bonnes réserves en eau. En effet, hormis quelques rares exceptions, on constate que les régions trufficoles françaises se situent sur des sédiments carbonatés. Cependant, ce sous-sol calcaire ne garantit pas pour autant la réussite de la culture. La truffe est bien mystérieuse et capricieuse, c'est pour cela aussi qu'elle est si appréciée. Elle garde ses secrets, et il y a quelque chose de magique quand on la trouve, comme un trésor, si bien qu'elle est surnommée "or noir" !
On dénombre plusieurs espèces de truffes répertoriées dans le genre Tuber, compris dans l'embranchement des Ascomycètes du règne des champignons. On peut par exemple citer T. melanosporum, aussi appelée truffe noire du Périgord.
Les facteurs climatiques pèsent également lourd dans la balance des influences des paramètres extérieurs. C'est pour cela aussi qu'on ne trouve pas des truffières partout en milieu naturel. En France, toutes les régions ne sont pas truffières, et il est audacieux de tenter un projet de mycorhization en dehors de ces zones. Comme beaucoup d'autres denrées, la quantité et surtout la qualité des truffes récoltées dépend de la température (du sol bien entendu dans le cas de la truffe) et de l'eau disponible. Appartenant au règne des champignons, notre trésor noir affectionne ainsi les climats chauds et humides, avec des températures au-dessus de 15°C à partir d'avril, et passant la barre des 23°C entre juin et septembre. Mais au printemps, les température doivent par contre être assez basses (entre 5 et 10°C), pour initier la fructification. Les années où les sécheresses s'abattent risquent de faire chuter la production.
Plantation
L'Histoire rapporte différentes solutions pour initier une truffière artificielle. Il fut une époque où les glands étaient beaucoup utilisés, et on ensemençait à l'aide d'ascospores. Aujourd'hui, on utilise en général plutôt des pieds de jeunes chênes déjà mycorhizés par une technique très récente, puisqu'elle ne date que des années 1970. La plupart des plants sont certifiés par un label spécifique à la méthode. Son principal avantage est qu'elle permet d'obtenir une production rapidement, au bout de trois ou quatre années, plutôt que sept. En général, ce sont des chênes verts ou des chênes pubescents qui sont implantés. L'entreprise Agri-Truffe par exemple fournit des pieds, en exploitant une technique développée par l'INRA.
Implantez les arbres en rang en les espaçant de deux à trois mètres, et en laissant six à sept mètres entre chaque rang. Le système de plantation est à réfléchir du fait de l'importance du système racinaire de l'arbre, qui est le futur support de développement de la truffe. Le semis de glands demande plus de patience, mais l'arbre développera un pivot profond, qui lui permettra de ne pas souffrir de la sécheresse, néfaste à la croissance de la truffe. Avec des plants mycorhizés, les racines s'installeront plus superficiellement. Une solution est de combiner les modes d'implantation.
Modes de gestion
Tout d'abord, en ce qui concerne la nature du sol, n'allez pas croire que si le vôtre est trop acide, il suffit d'effectuer un chaulage pour pouvoir installer une truffière. Des expériences ont au contraire montré que la chaux aurait un effet trop violent en provoquant des élévations de pH importantes et locales, ce qui est défavorable au développement du mycélium. Ne songez à apporter du carbonate de calcium que sur des sols déjà de nature calcaire, pour entretenir la production, et seulement si des tests chimiques vous montrent que votre terre est décarbonatée.
Par ailleurs, il n'y a a priori pas besoin d'effectuer d'amendement organique pour cultiver la truffe, du moins pour T. melanosporum.
Vous l'avez compris, les truffes n'aiment pas la sécheresse. C'est pourquoi il peut être judicieux au moment de l'implantation de réfléchir à la mise en place d'un système d'irrigation. En ce qui concerne la taille des arbres, il est recommandé de ne pas tailler les jeunes arbres truffiers avant la septième année, pour ne pas retarder leur entrée en production. Le pincement n'a semble-t-il pas d'influence sur la production, par contre une taille sévère de l'axe principal favorise le développement de racines profondes et ralentit la production. Il semble d'autre part qu'un arbre truffier bien mycorhizé pousse selon un port très ramifié à la base, dit "balai de sorcière".
Récolte des truffes
Souvent, on fait appel à l'odorat performant d'un chien truffier. La récolte a lieu en général entre début novembre et la mi-mars. On peut passer jusqu'à deux fois par semaine. Les truffes se développent sous une zone où la végétation est éparse, que l'on appelle le brûlé. Ce sont des étendues de diamètre variables, situées juste sous les arbres truffiers ou à proximité. L'absence de végétation au sol en ces endroits est justement due à l'activité fongique souterraine.
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