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Pourquoi la greffe de l’abricotier ?
L’abricotier (Prunus armeniaca) est originaire de Chine, où il a été pour la première fois cultivé par l’Homme il y a 4000 ans. Il a ensuite été ramené en Europe (Grèce et Italie) par les légionnaires romains. L’abricotier ne fait son arrivée sur le sol français qu’au XVème siècle mais sa culture n’y commence vraiment qu’au XVIIIème siècle. L’arbre qui produit ce fruit à la chair si tendre et tant appréciée de tous est donc loin d’être dans son environnement pédologique et biologique d’origine. La production d’abricot exige donc que les arbres soient :
- adaptés aux sols sur lesquels le verger est implanté
- résistants aux maladies et parasites auxquels le verger est exposé
Il est souvent aisé de trouver un porte greffe répondant à ces besoins.
De plus, il est souvent souhaitable, lors de la création d’un verger ou lors de la multiplication d’un abricotier, de garder une homogénéité des caractéristiques du fruit produit. Cette homogénéité n’est pas conservée si on multiplie les cultivars (nom donné aux variétés cultivées) par semis, d’où la nécessité de la greffe.
Comment, en pratique, réaliser la greffe de l’abricotier ?
Pour réaliser une greffe, il faut :
- Un porte-greffe : c’est cette partie de l’arbre qui assimilera les nutriments du sol par ses racines, et les conduira dans le reste de la plante, et notamment dans le greffon. Le porte-greffe est choisi selon deux critères : il est adapté aux conditions pédoclimatiques de la parcelle sur laquelle l’arbre sera cultivé et il a une affinité particulière avec la variété (le greffon) que l’on cherche à reproduire. Le porte-greffe peut être obtenu par semis.
- Un greffon : c’est la partie de l’arbre qui possède les caractéristiques génétiques qui nous intéressent et que l’on veut donc reproduire. Par exemple, un abricot juteux à la chair tendre et savoureuse de la variété rouge du Roussillon
- Un outillage spécifique :
Préparation du matériel végétal (taille) | Maintien du greffon sur le porte-greffe |
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Couteaux à greffer (de petite dimension, à double lame, tranchant et léger). | Raphia pour maintenir mécaniquement les deux pièces ensembles. |
La greffe de l’abricotier se réalise en automne. La technique de greffe la plus courante est la greffe à œil dormant. La greffe à œil poussant est parfois utilisée.
- La greffe à œil dormant: le greffon est un bourgeon à bois (petit et pointu) et non un bourgeon floral (qui est plus gros et arrondi). On peut également prendre un bourgeon qui a déjà débourré. Pour prélever le greffon, faîtes une incision en amont et en aval du bourgeon, puis glissez le couteau dans l’incision du bas et décollez une « languette » au centre de laquelle se trouve l’œil du bourgeon. Sur le porte greffe, réaliser une incision en T sur l’écorce. Ouvrez, comme on ouvre une fenêtre, en écartant les deux pans d’écorce (NB : arrosez copieusement le greffon pendant les quelques jours précédant la greffe, on aura une bonne montée de sève qui facilitera le décollement de l’écorce). Placez ensuite la « languette » dans la fenêtre et rabattez des pans d’écorce. Ligaturez avec du raphia, que l’on laissera se décomposer (N'utilisez pas de la ficelle qui laisserait des marques sur l’arbre). Pour la ligature, partez bien du bas du T en allant vers le haut.
- La greffe à œil poussant : elle repose sur le même principe, mais se fait d’avril à mai avec des bourgeons prélevés en période végétative (hiver) et gardés au frais dans une enveloppe plastique en attendant.
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