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Pourquoi la greffe du pêcher ?
Le pêcher (Prunus persicum) a été amené de l’Asie par les marchands qui suivaient la route de la soie, jusqu’en Perse (d’où l’étymologie de son nom latin persicum de Perse). L’arbre a ensuite traversé les âges, de l’empire romain (où se cultivaient déjà quatre variétés) à nos jours, en passant par les vergers royaux de Louis XIV, qui affectionnait particulièrement les pêches. L’arbre est donc loin d’être dans son environnement pédologique et biologique d’origine. Aujourd’hui, la production de pêches, surtout dans la moitié nord du pays, exige donc que les arbres soient :
- Adaptés aux sols sur lesquels le verger est implanté
- Résistants aux maladies et parasites auxquels le verger est exposé
Il est souvent aisé de trouver un porte-greffe répondant à ces besoins.
De plus, il est souvent souhaitable, lors de la création d’un verger ou lors de la multiplication d’un pêcher, de garder une homogénéité des caractéristiques du fruit produit. Cette homogénéité n’est pas conservée si on multiplie les cultivars (nom donné aux variétés cultivées) par semis, d’où la nécessité de la greffe.
Comment, en pratique, réaliser la greffe du pêcher ?
Pour réaliser une greffe, il faut :
- Un porte-greffe : c’est cette partie de l’arbre qui assimilera les nutriments du sol par ses racines, et les conduira dans le reste de la plante, et notamment dans le greffon. Le porte-greffe est choisi selon deux critères : il est adapté aux conditions pédoclimatiques de la parcelle sur laquelle l’arbre sera cultivé, et il a une affinité particulière avec la variété (le greffon) que l’on cherche à reproduire. Noter que l’on peut obtenir les porte-greffes par semis.
- Un greffon : c’est la partie de l’arbre qui possède les caractéristiques génétiques qui nous intéressent (que l’on veut donc reproduire).
- Un outillage spécifique :
Préparation du matériel végétal (taille) |
Maintien du greffon sur le porte-greffe |
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Couteaux à greffer (de petite dimension, à double lame, tranchant et léger) Serpette, maillet |
Raphia pour maintenir mécaniquement les deux pièces ensemble Mastic à greffer |
La greffe du pêcher se réalise à la fin de l’été. La technique de greffe la plus courante est la greffe à œil dormant. La greffe à œil poussant est parfois utilisée. La greffe en fente ou en couronne est bien plus rarement employée.
- La greffe à œil dormant : le greffon est un bourgeon à bois (petit et pointu) et non un bourgeon floral (qui est plus gros et arrondi). On peut également prendre un bourgeon qui a déjà débourré. Pour prélever le greffon, faîtes une incision en amont et en aval du bourgeon, puis glissez le couteau dans l’incision du bas et décoller une « languette » au centre de laquelle se trouve l’œil du bourgeon. Sur le porte greffe, réalisez une incision en T sur l’écorce. Ouvrez, comme on ouvre une fenêtre, en écartant les deux pans d’écorce (NB : arrosez copieusement le greffon pendant les quelques jours précédant la greffe, on aura une bonne montée de sève qui facilitera le décollement de l’écorce). Placez ensuite la « languette » dans la fenêtre et rabattez des pans d’écorce. Ligaturez avec du raphia, que l’on laissera se décomposer (ne pas utiliser de la ficelle, qui laisserait des marques sur l’arbre). Pour la ligature, bien partir du bas du T en allant vers le haut.
- La greffe à œil poussant repose sur le même principe, mais se fait d’avril à mai avec des bourgeons prélevés en période végétative (hiver) et gardés au frais dans une enveloppe plastique en attendant.
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