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Une Technique de multiplication
Le marcottage est une forme de multiplication végétative chez les végétaux, ou encore asexuée. On la trouve à l'état naturel chez les ronces par exemple : les longues tiges souples se courbent, et développent de nouvelles racines à l'endroit où elles touchent le sol. Un nouveau pied est alors né. Vous les trouvez envahissantes ? Voilà qui vous prouve l'efficacité du marcottage comme mode de reproduction ! Cependant, toutes les plantes ne sont pas adaptées pour la pratique du marcottage, même si cette méthode reste simple d'exécution pour les débutants. De manière générale, les plantes se prêtant le mieux au marcottage sont celles ayant des caractéristiques proches des ronces : des rameaux souples, très longs, et une croissance vigoureuse. On peut distinguer plusieurs types de marcottage, la période optimale pour les réaliser étant le début du printemps, lors de la remontée de la sève.
Il existe tout d'abord une méthode dite "par couchage", très rapide d'exécution. Choisissez une jeune tige non florifère, rabattez-la sur le sol et maintenez-la grâce à un cavalier ou à deux sardines de tente de camping tête-bêche par exemple. Prenez garde de ne pas recouvrir le bout de la tige de terre, et à la dégager des débris végétaux si ces derniers s'accumulent. Si besoin, surélevez la tige sur un morceau de bois, ou tuteurez-la verticalement. Ensuite, il ne vous reste qu'à être patient. Il faudra en effet attendre que les nouvelles racines soient bien ancrées, et les nouvelles pousses assez développées. Cela peut prendre un an ou deux, au bout desquels vous pouvez à l'automne sectionner la tige reliant le nouveau pied à la plante mère. Il est alors conseillé de prélever le jeune pied et de le cultiver en pot une année, afin de le fortifier.
Une deuxième méthode consiste à enterrer le rameau sélectionné sur une dizaine de centimètres de longueur. La mise sous terre peut se faire en pleine terre ou directement dans un pot placé à côté de la plante mère. Là encore, le rameau concerné ne doit pas avoir porté de fleurs. S'il est lignifié, c'est-à-dire qu'il possède une écorce plus ou moins épaisse, tordez-le ou grattez délicatement la superficie de la tige, afin d'entamer l'écorce et de faciliter la percée future des racines. Mais attention tout de même, ne cassez pas la tige, sinon ce serait une bouture que vous feriez. Et l'intérêt du marcottage justement, qui en fait sa facilité, est que le rameau est toujours relié au pied mère, donc alimenté par sa sève. Un peu comme un cordon ombilical en somme !
Enfin, si vous tenez vraiment à appliquer le marcottage sur des arbustes dressés aux tiges peu souples, il va vous falloir sortir la pelle. La technique est dite "en cépée" ou "buttage", par analogie avec les opérations parfois appliquées aux ceps de vigne à l'approche du froid. Contrairement aux deux marcottages précédents, celui-ci se met plutôt en place à l'automne. Sortez les cisailles, taillez franchement l'arbuste, n'ayez crainte il repoussera, et recouvrez-le d'un monticule de terre légère, comme une butte. Avec cette description, le surnom de "buttage" doit maintenant vous paraître aller de soi. Au printemps, bien à l'abri de la terre, les nouvelles tiges poussant initieront des racines sur leur longueur. Il ne vous restera alors qu'à débutter l'arbuste à l'automne suivant, à couper les rameaux pourvus de racines et à les replanter.
Plantes concernées
Pour le marcottage par couchage, on peut citer le rhododendron par exemple. Le deuxième type convient à de nombreuses plantes : chèvrefeuille, aristoloche, célastrus, passiflores, akébia, glycine, jasmin, framboisier, mûrier et ronce d'ornement. Enfin, les arbustes se prêtant le mieux à l'opération de buttage sont le cognassier, le figuier, le prunus ou encore le noisetier. Mais rien ne vous empêche de tester la méthode sur d'autres végétaux si vous avez l'âme expérimentale !
Précautions et limites
La méthode du marcottage par cépée est à pratiquer avec mesure. En effet, elle épuise la plante mère. Pour les techniques précédentes, ce problème ne se pose pas. Enfin, il convient de souligner l'intérêt de cultiver les jeunes marcottes fraîchement replantées à distance du pied mère. Les nouveaux pieds sont effets, vous en conviendrez, de parfaits clones génétiques de la plante mère, puisqu'ils en sont issus directement. Aussi, ils présentent les mêmes sensibilités aux maldies et ravageurs que le parent. En cas d'épidémie, toute population concentrée est décimée. Voilà pourquoi l'éloignement peut s'avérer payant, en jouant un rôle de quarantaine en quelque sorte.
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