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Préventif plutôt que curatif
Les pesticides sont comme des médicaments, on les utilisent quand une maladie, un problème est apparu. Pour ne pas en utiliser, le mieux est d'avoir une bonne hygiène, une bonne alimentation, c'est le préventif ! Ensuite, si des problèmes surviennent malgré tout, il existe des remèdes mécaniques, ou à base de plantes, et d'insectes auxiliaires pour remplacer les pesticides.
Un principe roi est la diversité des plantes cultivées. En effet une maladie, un ravageur peut se propager très rapidement s'il peut attaquer tout ce qui est cultivé dans le potager. Au contraire, s'il y a beaucoup d'espèces, alternées au sein des rangs et entre les rangs, chacune constitue une barrière contre la dispersion des problèmes. Certaines espèces peuvent même éloigner les insectes ou autres bactéries, champignons et virus responsables des maladies, c'est ce que l'on peut appeler le « push-pull ». Par exemple la carotte éloigne la mouche du poireau. La diversité doit aussi exister d'une année sur l'autre, c'est la « succession des cultures ». Il faut éviter à tout prix de cultiver une même espèce au même endroit 2 années consécutives, car souvent les insectes et maladies se cachent dans le sol en hiver et peuvent infester rapidement au printemps s'ils retrouvent une plante cible au même endroit.
Ne pas utiliser d'herbicides
Les mauvaises herbes se multiplient, elles produisent des graines, ou multiplient leurs organes végétatifs (comme les racines du chiendent). Il faut donc éviter qu'elles se multiplient : toujours les couper au les déraciner avant la montée en graine, ne pas briser les racines et rhizomes des plantes à multiplication végétative (comme le chiendent) et les ôter systématiquement du potager, car elles vont alors encore plus se multiplier. Par ailleurs, pour germer, ou sortir du sol, les « adventices » (nom politiquement correct pour « mauvaises herbes ») ont généralement besoin de lumière. En gardant un paillage sur le sol, on évite leur croissance. Le paillage peut être réalisé avec la pelouse de tonte, de la paille, des branches coupées en petits morceaux avec une machine (morceaux appelés « BRF », ou Bois Raméal Fragmenté). Certaines couvertures végétales que nous pouvons poser sur le sol ont des effets « allélopathiques », c'est à dire qu'elles libèrent des molécules qui empêchent les adventices de pousser. C'est le cas par exemple des écorces de pin. Mais le risque est que cela porte également préjudice à la plante que vous cultivez ! Enfin, pensez que les mauvaises herbes ne poussent que s'il y a de l'espace et de la lumière disponible, donc si votre potager est bien rempli, à partir du début de l'été, vos cultures ont poussées, et il n'y a plus de place pour les mauvaises herbes, donc plus besoin de désherber !
Ne pas utiliser de fongicides, insecticides, molluscicides
Les fongicides ont pour but d'éliminer les maladies développées à cause de champignons (fongus). C'est le cas du mildiou, de l’oïdium, de la tavelure etc. Les champignons se développent en cas de climat humide, lorsque les feuilles restent longtemps humides. Les variations fréquentes d'humidité peuvent également être propices. Il faut donc essayer de tamponner ces événements. On peut placer les tomates à l'abri d'un petit toit, et les arroser manuellement au pied. Pour l’oïdium sur les courgettes, le paillage, limite les variations d'humidité et de température.
Des moyens curatifs existent, beaucoup d'huiles essentielles sont fongicides, mais il faut savoir les doser pour ne pas « brûler » les feuilles. Des huiles classiques (tournesol etc.) peuvent également être appliquées sur les feuilles lorsque la météo est critique, elles protègent les feuilles de l'humidité. La bouillie bordelaise (cuivre) est très utilisée pour tuer les maladies fongiques, mais elle pollue le sol (bien qu'elle soit encore acceptée en agriculture biologique).
La succession de culture d'une année sur l'autre et l'agencement de plantes diversifiées au sein du potager et du jardin sont primordiaux pour prévenir aussi bien les maladies que les attaques d'insectes. Ensuite, il existe des purins préparés par la macération de plantes. Souvent ils ont une action de stimulation des défenses de la plante attaquée, et une action insecticide envers le ravageur. Il faut les préparer d'avance et les appliquer au bon moment car tous les stades des insectes ne sont pas atteignables (insecte adulte avant la ponte par exemple). Nous vous indiquons les différentes techniques curatives pour chaque problème dans les autres articles.
Enfin, il existe, dans les jardins, des animaux auxiliaires : les oiseaux mangent les larves et les limaces, les chauves-souris mangent les insectes, des insectes mangent d'autres insectes (les coccinelles mangent les pucerons par exemple). En limitant l'utilisation de pesticides et en plantant des espèces variées, on favorise cette faune qui peut nous aider à lutter contre les ravageurs.
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