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Des mouches variées, un comportement semblable
Le terme mouche des légumes peut faire référence à 3 espèces de petites mouches infectant les cucurbitacées (melon, courge, concombre...) dans les îles de l'océan pacifique (île de La Réunion) : Bactrocera cucurbitae, Dacus ciliatus, Dacus demmerezi. Une autre espèce, Neocratitis cyanescens attaque les tomates et autres plantes de la famille des Solanacées (poivrons etc) dans la même région. D'autres mouches infectent les légumes en France métropolitaine, comme la mouche de l'oignon, la mouche des carottes (voir autres articles), la mouche du choux, Psila nigriconis (mouche des asteracées, dont la salade). Une autre mouche, Drosophila suzukii, venue d'Asie, est récemment arrivée en France . Elle attaque les fruitiers comme les fraisiers des Alpes maritimes, ou les cerisiers corses. Toutes ces mouches (Diptères) ont le même comportement.
La femelle pond des œufs dans le légume ou le fruit grâce à une aiguille à l'arrière de son abdomen qui lui permet de perforer le légume. La mouche de l'oignon quand à elle dépose simplement les œufs sur les feuilles. Ensuite, les œufs éclosent et les asticots qui en sortent se baladent dans le légume, tout en le grignotant. Les larves parviennent ainsi à grossir rapidement et à faire pourrir le fruit, ou le légume. Ce dernier tombe et peut alors laisser sortir l'asticot adulte qui se métamorphose rapidement en « pupe » (sorte de cocon marron) dans le sol. Quelques jours plus tard, en été, (ou après l'hiver), une mouche sortira de la pupe. Cette dernière pourra pondre à son tour! Plus il fait chaud, plus le cycle des mouches est rapide, et donc plus elles parviennent à se multiplier : les générations se succédant au cours de l'été. Les mouches peuvent passer l'hiver sous forme d'asticot ou de pupe dans le sol en fonction de la synchronisation de leurs cycles avec la chute des températures.
Comment éviter l'invasion ?
Vous l'aurez compris, mieux vaut ne pas subir une invasion dans son potager, au risque de ne récolter que des légumes pourris, ou minés de galeries ! Le climat frais de la France métropolitaine, nous permet de ne pas être envahis par les mouches qui ne parviennent pas à résister au froid de l'hiver (elles passent l'hiver dans le sol sous forme de pupe). L'invasion de Drosophila suzukii a d'ailleurs été permis par une augmentation des températures en France ces dernières années.Pour éviter l'invasion, il faut penser à éliminer tous les fruits pourris. Si vous avez des poules, laisser les venir manger ces fruits et légumes, c'est l'idéal. Eviter également de planter les légumes sensibles au même endroit d'une année sur l'autre : si les mouches ont passé l'hiver dans le sol, elles n'hésiteront pas à envahir vos plans dès les premiers rayons de soleil! Sachant que les mouches peuvent souvent se développer dans différentes espèces de la même famille, évitez également de planter du céleri après des carottes (Apiacées), ou des salades après des chrysanthèmes (Astéracées) par exemple. Pensez également à planter des oeillets d'inde qui repoussent les insectes.
Comment lutter si la mouche s'est installée dans votre potager?
Une nouvelle méthode consiste à attirer les mouches et à les « empoisonner ». Vous pouvez par exemple planter quelques pieds de maïs et y déposer une pâte gluante protéinée contenant un insecticide (Spinosad) (le produit commercial « Sinéïs » est constitué de ce mélange). Les mouches sont attirées, la mangent et meurent. Cet appât présente l'intérêt de ne tuer que les mouches et pas les autres insectes utiles. Si vous ne pouvez pas planter de maïs, vous pouvez aussi disposer des plaques en plastique jaunes, cette couleur les attire. Par ailleurs, vous pouvez fabriquer du purin d'absinthe (armoise), ou de tanaisie, très odorantes, elles éloignent les mouches.
Ne pulvérisez surtout pas d'insecticide sur tout votre potager car il existe des hyménoptères (sortes de petites guêpes) sauvages qui pondent dans les œufs et les larves de mouches. Cela tue les asticots, c'est ce qu'on appelle la régulation biologique naturelle. De plus, d'autres insectes du sol comme les staphylins ou les carabes mangent les pupes ou les larves. Essayez donc de favoriser ces insectes en diversifiant les espèces plantées dans votre potager et en ayant toujours des plantes fleuries à proximité, car ces guêpes se nourrissent de nectar (tandis que leurs larves se nourrissent d'asticots!).
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